Mangiferine :

Infos scientifiques

Première partie:

pourquoi de la mangiférine  liposomale en gélules gastro-résistante?

 

 

L'encapsulation de la mangiférine dans des liposomes, puis leur mise en gélules gastro-résistantes, présente un grand intérêt pour améliorer la biodisponibilité intestinale de ce composé, en raison de sa structure et de sa stabilité limitée en milieu acide.

 

Liposomes  

Les liposomes sont des vésicules sphériques constituées d'une ou plusieurs bicouches lipidiques, permettant d'encapsuler des molécules bioactives hydrophiles ou lipophiles. Grâce à leur biocompatibilité, leur faible toxicité et leur capacité à protéger le contenu, ils servent de systèmes de délivrance adaptés pour les composés sensibles, notamment les polyphénols comme la mangiférine. En encapsulant des molécules dans des liposomes, on limite leur dégradation et on favorise leur passage vers les cellules intestinales[1].

 

Intérêt de l'encapsulation de la mangiférine  

La mangiférine est un xanthone possédant plusieurs groupes hydroxyles et parfois glucosyles. Sa structure polyhydroxylée lui confère une forte réactivité et une mauvaise solubilité dans les milieux biologiques, en particulier dans l'environnement acide de l'estomac. Plusieurs études montrent que sa biodisponibilité orale est très faible, car elle se dégrade facilement dans le tractus gastro-intestinal, surtout en présence d'acide[2][3]. Pour améliorer sa stabilité et favoriser son absorption, l'encapsulation dans des liposomes est une solution reconnue. Cette stratégie protège la molécule de la dégradation précoce et facilite le passage vers la circulation sanguine lors de l'absorption intestinale[1][2].

 

Liposomes gastro-résistants  

La mise en gélules gastro-résistantes permet de cibler la libération du contenu liposomé au niveau de l'intestin, où le pH est basique. Les liposomes, ainsi protégés de l'acidité gastrique, restent intacts dans l'estomac et ne libèrent leur charge qu'en milieu intestinal. Cela optimise la disponibilité de la mangiférine pour l'absorption et réduit les pertes dues à la dégradation acide. Des polymères, comme le chitosane ou des enrobages à base de PEG, sont utilisés pour renforcer cette protection et garantir la libération ciblée dans le tractus intestinal[1].

 

Justification spécifique pour la mangiférine  

La structure de la mangiférine (groupes hydroxyles, glucosyles) la rend particulièrement sensible au pH acide; elle se dégrade rapidement en présence d’acide gastrique et forme des agrégats peu absorbables. Son absorption optimale se fait au niveau de l’intestin, par diffusion passive, mais seulement si elle atteint ce segment sous forme intacte[2][3]. C’est pourquoi le système liposomé gastro-résistant constitue un moyen efficace pour augmenter sensiblement sa biodisponibilité, son efficacité et la constance de ses effets physiologiques dans un contexte nutritionnel ou thérapeutique[1][2].

 

En résumé, ce procédé permet de protéger la mangiférine de la dégradation gastrique, de profiter pleinement de ses propriétés thérapeutiques et antioxydantes, et d'obtenir une meilleure absorption intestinale, exploitant ainsi tout le potentiel de cette molécule[1][2][3].

 

Citations :

[1] Enhancement of the bioavailability of phenolic compounds from fruit ... https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC10786787/

[2] Mangiferin: a review of dietary sources, absorption, metabolism ... https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34606395/

[3] Utilisation de la mangiférine ou ses dérivés pour une application ... https://patents.google.com/patent/EP0793476B1/fr

[4] Phytosomes: An Ideal way to Enhance Bioavailability of Mangiferin https://www.rjpponline.org/HTML_Papers/Research%20Journal%20of%20Pharmacognosy%20and%20Phytochemistry__PID__2025-17-1-7.html

[5] Mangiferin glycethosomes as a new potential adjuvant for the ... https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0378517319308890

[6] radioprotection organisait une: Topics by ... https://www.science.gov/topicpages/r/radioprotection+organisait+une

[7] Etude des mécanismes de cytotoxicité et de réversion ... https://bucket.theses-algerie.com/files/repositories-dz/8667360784318260.pdf

[8] [PDF] Gabrielle Fréhaut DE LA MANGUE (MANGIFERA INDICA ... - Agritrop https://agritrop.cirad.fr/577185/1/FREHAUT-2001-composition%20biochimique%20mangue.pdf

[9] Scientific abstracts https://archives.ijper.org/files/Scientific_Abstract_25th_APTICON_2022.pdf

[10] [PDF] Réponse du manguier (Mangifera indica L.) à la taille - Agritrop https://agritrop.cirad.fr/590647/1/Th%C3%A8se_S%C3%A9verine_Persello_Vf.pdf

 

Deuxième partie :

La mangiférine : un polyphénol multifonctionnel aux applications thérapeutiques potentielles

 

 

Introduction

La mangiférine est une xanthone C-glucosylée isolée principalement des feuilles du manguier (Mangifera indica). Son profil pharmacologique a suscité un intérêt croissant dans la recherche biomédicale en raison de ses multiples activités biologiques, allant de la modulation métabolique aux effets neuroprotecteurs. Cette molécule combine des actions antioxydantes, anti‑inflammatoires, neuroprotectrices, hypoglycémiantes, hypolipidémiantes, immunomodulatrices et anticancéreuses, démontrées dans différents modèles expérimentaux et dans plusieurs essais cliniques préliminairesa b c.

 

Effets neurocognitifs et neuroprotecteurs

La mangiférine soutient la transmission cholinergique par inhibition de l’acétylcholinestérase et améliore la disponibilité de neurotransmetteurs essentiels tels que la dopamine et la noradrénaline. Elle atténue le stress oxydatif neuronal, régule l’activité mitochondriale et réduit l’inflammation cérébrale. Des modèles animaux et humains ont montré des améliorations de la mémoire de travail, de l’attention et de la vitesse de traitement neuronal. Elle présente un intérêt particulier dans la prévention et le ralentissement des pathologies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimera b c.

 

Régulation du métabolisme lipidique et du cholestérol

L’action hypolipidémiante de la mangiférine repose sur l’activation de la protéine kinase activée par l’AMP (AMPK), régulatrice de l’homéostasie énergétique hépatique. Elle stimule l’oxydation des acides gras, réduit la lipogenèse et améliore les profils lipidiques sanguins. Des essais cliniques ont montré une diminution des triglycérides et des acides gras libres, associée à une augmentation du cholestérol HDL. Par ailleurs, la mangiférine favorise l’efflux de cholestérol via l’augmentation de l’expression des transporteurs ABCA1 et ABCG1 dans les macrophages, limitant ainsi la formation de lésions athéroscléreusesd e.

 

Régulation de la glycémie et sensibilité à l’insuline

La mangiférine agit comme inhibiteur compétitif des alpha‑glucosidases intestinales, ralentissant l’absorption des glucides et réduisant l’hyperglycémie postprandiale. Des études démontrent une amélioration de la sensibilité à l’insuline et une diminution de la résistance périphérique à cette hormone. L’activation de l’AMPK et la modulation de la signalisation de l’IRS‑1 et d’Akt au niveau musculaire et hépatique contribuent à ses effets antidiabétiques. Ces mécanismes positionnent la mangiférine comme un agent candidat dans la gestion du diabète de type 2f g.

 

Activité antioxydante

La structure polyphénolique de la mangiférine lui confère une forte capacité à neutraliser les espèces réactives de l’oxygène (ROS) et de l’azote (RNS). Elle induit l’activation de Nrf2 et la régulation de gènes codant pour des enzymes antioxydantes telles que la superoxyde dismutase (SOD), la catalase et la glutathion peroxydase. Ces mécanismes contribuent à une diminution du stress oxydatif systémique et protègent les tissus hépatiques et cardiovasculaires contre des dommages liés à l’âge ou à des expositions toxiquesh.

 

Activité anti‑inflammatoire

La mangiférine réduit la production de cytokines pro‑inflammatoires (TNF‑α, IL‑1β, IL‑6) et diminue l’activation de NF‑κB et MAPK. Parallèlement, elle augmente la production d’IL‑10, une cytokine anti‑inflammatoire, et inhibe la formation de l’inflammasome NLRP3. Ces effets ont été observés dans des modèles animaux d’arthrose, de polyarthrite rhumatoïde, de colite et de cardiomyopathies inflammatoiresi j.

 

Propriétés anticancéreuses

Les effets anticancéreux de la mangiférine incluent l’induction de l’apoptose par activation des caspases, l’arrêt du cycle cellulaire en phase G2/M et l’inhibition des métalloprotéinases matricielles MMP‑7 et MMP‑9. Elle interfère également avec les voies de signalisation PI3K/Akt et NF‑κB, réduisant la prolifération et l’invasion tumorale. Elle peut exercer un effet synergique avec des agents chimiothérapeutiques conventionnels, renforçant leur efficacité tout en atténuant certains effets indésirablesk.

 

Immunomodulation

La mangiférine agit comme modulateur de l’immunité innée et adaptative. Elle stimule la phagocytose par les macrophages, augmente l’activité des cellules NK et contribue à l’équilibre des réponses pro‑ et anti‑inflammatoires. Ces effets sont attribués en partie à sa double action antioxydante et anti‑inflammatoire, renforçant la réponse immunitaire dans des contextes infectieux ou auto‑immunsb j.

 

Effets cardiovasculaires et systémiques

En raison de ses impacts combinés sur la régulation lipidique, la glycémie, l’inflammation chronique et le stress oxydatif, la mangiférine exerce une cardioprotection globale. Elle améliore la fonction endothéliale, diminue l’athérosclérose et préserve l’élasticité artérielle. Elle a également montré un intérêt dans le maintien du métabolisme hépatique et la réduction des dommages oxydatifs systémiques, soutenant son rôle dans la prévention des maladies métaboliques liées à l’âge et aux troubles chroniquesl.

 

Conclusion

La mangiférine est une molécule bioactive aux propriétés pléiotropes. Ses effets neuroprotecteurs, métaboliques, antioxydants, anti‑inflammatoires, anticancéreux et immunomodulateurs en font un candidat de choix pour le développement d’approches thérapeutiques intégratives. Si son efficacité est bien documentée dans les modèles précliniques, des essais cliniques de grande ampleur restent nécessaires pour confirmer sa pertinence en pratique médicale et établir des protocoles standardisés de supplémentation.

 

Références

 

a : Protective effect of mangiferin on memory impairment (PMC7783829)

b : Neuropharmacological effect of mangiferin on Alzheimer’s models (PubMed 22426032)

c : Mangiferin: a natural neuroprotective polyphenol (ScienceDirect, 2025)

d : Mangiferin promotes macrophage cholesterol efflux and protects against atherosclerosis (PMC6932905)

e : Mangiferin supplementation improves serum lipid profiles in overweight patients (Nature, Sci Reports)

f : Mangiferin decreases plasma free fatty acids via AMPK activation (PubMed 22292039)

g : Acute effects of mango leaf extract on glucose metabolism (Frontiers in Nutrition, 2024)

h : Mangiferin: a natural miracle bioactive compound against oxidative stress (PMC5414237)

i : Mango and anti‑inflammatory benefits (FFHD Journal)

j : Pharmacological insights and therapeutic advances of mangiferin in liver diseases (JABET, 2024)

k : Mangiferin and Cancer: Mechanisms of Action (PMC4963872)

l : Immunomodulating properties and systemic effects of mangiferin (Wiley JBT, 2023)